Ah qu’il était beau, le « Green deal », le « Pacte vert » par lequel l’Union européenne allait enfin montrer de quel bois elle se chauffe pour sa lutte contre le changement climatique. On allait voir ce qu’on allait voir. Oh, il ne fallait pas s’attendre à des miracles, puisque déjà, les syndicats agricoles européens avaient fait savoir qu’ils considéraient ce plan comme de l’«écologie punitive».  Ambiance.

Fureur ouverte

Les défilés de tracteurs au rond-point Schuman avaient porté leurs fruits, certes un rien amers, mais quand même : la Commission von der Leyen avait fait machine arrière sur l’usage des pesticides, l’abaissement des normes environnementales de la PAC et l’interdiction du glyphosate, reparti pour 10 ans dans nos cultures. De quoi faire sauter au plafond une vingtaine de sociétés scientifiques et d’organismes, représentants des milliers de scientifiques, qui ont dénoncé ce 29 mai dans une lettre ouverte aux décideurs politiques, « une attaque systématique et rétrograde contre le Pacte vert » (Le Soir et RTBF, 07 juin 2024, ). Déjà plus très vert, le pacte n’en était plus un.

Pour faire bonne mesure, la législation censée permettre de « restaurer la nature » était également taillée en pièces par les agriculteurs en rogne, suscitant chez les experts de la science climatique et environnementale en général une fureur non contenue, qualifiant la manœuvre du camp agricole d’un « absolument scandaleux ». Et d’ajouter : « Il y a des problèmes dans le secteur agricole. Mais ils ne sont certainement pas liés au Pacte vert » (ibid).

Un-zéro, balle (de paille) au centre.

YK