Il arrive que, même sur des sujets qui fâchent les industriels, les institutions européennes parviennent à obtenir de verts résultats. Par exemple, la Loi européenne pour la restauration de la nature ; le texte est paru au Journal officiel de l’UE le 29 juillet 2024 et entrera en vigueur le 18 août prochain dans toute l’UE.
Tout arrive : après moult atermoiements et débats d’influence, la loi européenne pour la restauration de la nature a finalement été définitivement adoptée le 17 juin 2024, en ayant perdu quelques plumes dans la tourmente. Mais à quoi rime-t-elle sans le cadre global du Pacte vert, dont elle était un élément important? Chacun sait désormais que la lutte contre le changement climatique va de pair avec la protection de la biodiversité et l’adoption d’une politique environnementale globale et volontariste. Cela dit, soyons de bon compte : si le Green Deal a échoué jusqu’ici, les agriculteurs n’en portent pas seuls l’échec. Il faut tenir compte des diverses élections qui ont amené de nombreux partis, dans différents pays, à infléchir leurs idéaux verts, notamment face à la montée des extrêmes-droites qui se fichent de l’environnement comme de leur premier chant nazi. Ajoutez à cela la guerre en Ukraine et la fixation sur le pouvoir d’achat, la lutte contre l’immigration et les questions sécuritaires, et vous avez un cocktail électoral qui renvoie le climat dans les seules préoccupations de partis écologistes en déroute. Santé ! Pourtant, et c’est à la fois paradoxal et encourageant[1] : selon une enquête Ipsos de mai 2024 pour le Pacte du pouvoir de vivre[2], la lutte contre le changement climatique est considérée par les Français comme la priorité n°1 pour l’Union européenne[3]. Ce sentiment est particulièrement répandu chez les moins de 50 ans. Cela ne devrait-il pas encourager nos politiques à avancer vers les verts objectifs, plutôt que de continuer à gouverner servilement au profit des multinationales ?
Récapitulons : avec la Loi européenne pour la restauration de la nature mais sans le Pacte vert, qu’espérer des prochaines années ? Pas grand-chose, sinon une multiplication des phénomènes climatiques extrêmes lesquels, c’est bien connu, n’ont rien, mais vraiment rien à voir avec le pétrole. Au secours, Greta Thunberg !
YK
[1] Un coup rageant.
[2] https://www.pactedupouvoirdevivre.fr/
[3] Etude réalisée juste avant les élections européennes en France.