Soyons tout de même sur nos gardes ! Les produits chimiques invisibles ne sont pas du tout inoffensifs, et les communiqués de presse et les publications scientifiques le montrent à maintes reprises. Chère lectrice, cher lecteur, vous avez remarqué que j’ai écrit « produits chimiques invisibles » au pluriel. C’est précisément là que le bât blesse : nous sommes exposés à des cocktails d’innombrables molécules chimiques. Dans un cocktail, une molécule peut renforcer l’effet d’une autre et nous en savons encore trop peu à ce sujet.

L’eau qui coule du robinet peut contenir des substances per- et polyfluoroalkylées, ou PFAS. Il s’agit de substances synthétiques très résistantes à la dégradation, dont nous savons aujourd’hui qu’elles sont omniprésentes. Elles ont été identifiées dans notre environnement, dans notre alimentation et dans notre corps. Elles menacent notre santé physique et mentale. Se pourrait-il qu’elles nous rendent plus bêtes ? Cette crainte est justifiée (Demeneix 2017, Cocktail toxique – Comment les perturbateurs endocriniens empoisonnent notre cerveau, Odile Jacob).

Notre planète ne gémit pas seulement sous la pollution par les PFAS. Elle regorge de déchets plastiques : de gros morceaux, mais aussi de minuscules micro- et nanoparticules invisibles. Ces dernières sont déjà présentes dans notre corps. Nathalie Gontard, chercheuse et féministe engagée, les compare à des minibus, utilisés par des voyageurs chimiques indésirables et toxiques, qui se répandent dans notre corps.

Des milliers de PFAS, des milliers de pesticides, des milliers de produits chimiques synthétiques nécessaires à toutes sortes d’applications industrielles, dont nous savons qu’ils sont nocifs pour notre santé ! Jean-David Zeitoun constate que l’accroissement du nombre de maladies (de civilisation) entraîne un suicide au ralenti de l’espèce humaine, qui n’a cependant rien d’une fatalité. Mais rester aveugle aux problèmes ou détourner le regard est tout sauf une bouée de sauvetage fiable.

Où est le progrès de l’Humanité dans tout cela ?

L.G.